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Pour le commun des mortels, le pop art est ce courant esthétique où les couleurs vives et lescaléidoscopes sont de mises. Sur des toiles vierges ou des matériaux high-tech, la réalité est revisitée, redorée, magnifiée.

Campbell's Soup Cans d’Andy Warhol, Look Mickey de Roy Lichtenstein, I was a rich man’s plaything de Sir Edouardo Paolozzi, … Entre les mains d’artistes de talent, les objets du quotidien et les codes urbains prennent une toute autre saveur. Seulement voilà… Il faut plus que des couleurs flashy pour se prétendre artiste pop. Né dans les années 50, ce mouvement exubérant est porteur d’un message d’égalité.


L’histoire du pop art

Dans les années 1950, de plus en plus de créatifs questionnent l’élitisme des œuvres artistiques. Architectes, peintres, sculpteurs… Dans leurs esprits, une multitude de questions se bousculent : comment permettre à chaque citoyen d’avoir un bout d’art chez soi ?

Heureuse coïncidence : la société de consommation leur sert sur un plateau des techniques telles que la sérigraphie ou l’acrylique qui permettent de produire aisément une œuvre en série. Petit à petit, les contours de ce qui deviendra l’un des plus grands courants artistiques mondiaux prennent forme.


À partir de 1947, Edouardo Paolozzi commence à découper des images dans les magazines pour en faire des collages.

En 1954, lors d’une réunion de l’Independent Group, John McHale emploi deux mots qui resteront gravés dans les mémoires : pop art. Abréviation de "popular art" (ou art populaire en française), cette expression sera désormais utilisée pour désigner ce courant artistique.

Dans les locaux de l’Institute of Contemporary Arts (ICA), le pop art gagne progressivement ses lettres de noblesse. À partir de 1947, Edouardo Paolozzi commence à découper des images dans les magazines pour en faire des collages. Autre père fondateur du pop art anglais, Sir Richard Hamilton était réputé pour ses créations à la croisée de l’art et de la publicité.

Vers la fin des années 1950, le pop art débarque aux États-Unis et prendra son envol grâce à des artistes à l’instar de Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg et bien évidemment, Andy Warhol.


Caractéristiques du pop art

En 1957, Sir Richard Hamilton dit du pop art qu’il s’agit d’"un art populaire destiné aux masses, éphémère, à court terme, consommable, facilement oubliable, produit en série, peu coûteux, jeune, spirituel et sexy".

En quelques mots, l’artiste est parvenu à capter l’essence même du pop art. De fait, une observation minutieuse permet d’y retrouver chacun des éléments susmentionnés.


Revisiter les procédés industriels

Pour marquer son temps, Vladimir Kush se servait d’une palette de peinture. Elgin se servait de mazza et autres instruments pour sculpter le marbre. Auguste Renoir pouvait compter sur sa maîtrise des pinceaux.

Malgré des champs d’action différents, tous ces arts avaient une chose en commun : leurs outils et techniques étaient utilisés à des fins purement esthétiques. Dans le pop art, c’est une toute autre histoire…

Pour produire en grande quantité, ces néo-artistes reprennent les pratiques couramment utilisées dans les grandes industries. Dans leurs ateliers, peinture acrylique et écran de sérigraphie règnent en maîtres absolus.

Pointées du doigt par certains critiques, ces méthodes ont pourtant un avantage de taille : elles mettent un terme définitif au phénomène de "l’œuvre unique".



Oser les techniques mixtes et les collages

Une autre caractéristique majeure du pop art, c’est l’hétérogénéité de sa matière.

Refusant de limiter leurs champs de possibilités, les artistes pop n’ont pas peur de mettre leurs mains dans le cambouis. Sur une même œuvre, il est possible de voir de la résine, du caoutchouc et l’argile côtoyer allégrement du plastique. Eh oui, le pop art a un côté décalé parfaitement assumé.

Outre les matériaux, les artistes pop sont connus pour être polyvalents. Alors que Vincent Van Gogh n’a exprimé son talent qu’au-travers de ses toiles, Andy Warhol a enfilé les casquettes de peintre, producteur musical, auteur et même vidéaste.

Véritable touche-à-tout, le pop puise dans les courants existants pour composer des mélanges qui laissent pantois. Que ce soit en termes de matériaux utilisés ou de médias employés, les artistes pop se fondent avec une aisance déconcertante dans les nouveaux environnements.


Démocratiser le beau

Par définition, le pop art s’attèle à toucher le maximum de personnes. Les pièces sont produites en dizaines voire en centaines d’exemplaires grâce à l’usage de procédés industriels.

Un des exemples les plus marquants est la suite de sérigraphies crée par Andy Warhol à la suite du décès de l’actrice Marilyn Monroe. Fascinée par la diva, l’artiste Américain fut profondément marqué par la mort de celle qu’il considérait comme la personnification de la culture pop.

Peu avant son décès, Marilyn Monroe avait pris la pose devant l’appareil photo de Gene Korman. Ce cliché, originalement destiné à être utilisé pour le film "Niagara" sera propulsé sur le devant de la scène grâce au travail acharné d’Andy Warhol.

En 1976, son entreprise, the Factory Addictions, crée 10 sérigraphies avec la même image mais dans des teintes différentes. Ces dernières seront produites en 250 exemplaires, une chose inimaginable quelques années plus tôt.


Reprendre les codes urbains

Le pop art ne se veut pas prétentieux. Proche du commun des mortels, il s’adresse à son public dans un langage que ce dernier comprend aisément. Est-ce véritablement surprenant étant donné qu’il s’agit du sien ?

En pop art, les codes de la culture urbaine sont au cœur du processus de création.

Dès le premier regard sur les tableaux peints par Roy Lichtenstein, la ressemblance avec les comics saute aux yeux. À une époque où les superhéros faisaient rêver petits et grands, l’artiste Américain a repris les codes de ces univers fantastiques.

Dans "Crying girl", le coup de crayon et les couleurs utilisées renvoient l’impression d’une image sortie d’un numéro de Batman. Cette sensation est encore plus forte dans des toiles telles que "Girl with hair ribbon", "Oh, jeff… I love you, too… but" ou "nurse".

Malgré le temps qui passe, les caractéristiques du pop art sont restés immuables. Encore aujourd’hui, les héritiers d’Andy Warhol ou de Sir Richard Hamilton se font un devoir de respecter ces règles à la ligne.


Les enfants du pop art

Cela fait 70 ans que le pop art se balade dans les salons et galeries du monde entier. En dépit de débuts difficiles, il a su trouver son public et séduire les critiques d’art. Aujourd’hui, nombreux sont les artistes qui ont emprunté cette voie.

Au Japon, Keiichi Tanaami est réputé pour ses tableaux uniques en leur genre, sur lesquels il n’est pas rare de voir Betty Boop côtoyer des poissons rouges titanesques. Revendiquant allégrement l’héritage culturel d’Andy Warhol, Takashi Murakami connaît un succès mondial en emmenant le public dans un univers kawaï et fleuri.

Aux États-Unis, la peintre Margaret Keane a connu un succès démentiel avec ses Big Eyes. Ses peintures représentant des enfants aux grands yeux ont été reprises sur une multitude de supports (t-shirts, plats, gadgets, etc.), lui permettant ainsi de toucher une large audience.

Face à tous ces talents, fort heureusement, la France n’a pas à rougir. Fraîchement débarqués sur la scène pop art, les deux frères derrière Mr Cute séduisent par la fraicheur de leurs œuvres et leur côté audacieux.


Passionnés par les années 80, ils mettent en scène les héros de l’enfance dans des diapositives colorées. Sous leur influence, Albator et Goldorak deviennent des séducteurs invétérés, des boxeurs motivés ou se délassent dans un bain de mousse.


Mr Cute

Mais ce n’est pas tout… Sensibles, ils font revenir à la vie des âmes disparues telles que Mickaël Jackson, Marilyn Monroe ou même Serges Gainsbourg. Attention cependant… Hors de question pour le duo d’artistes émergents de sombrer dans la mélancolie. Fidèles à leur devise "Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Stop waiting for Friday !", c’est toujours avec beaucoup de vivacité qu’ils rendent hommage à ces héros disparus.

À l’occasion de la Saint-Valentin, Mr Cute, le duo d’artistes made in France, a décidé de célébrer l’amour à sa façon. Depuis le 8 février 2021, les Parisiens peuvent admirer un cadenas géant rendant hommage au décès tragique de l’actrice Marie Trintignant aux Abesses à côté du "Mur des Je t'aime". Le 1er août 2003, l’actrice Marie Trintignant rendait son dernier souffle sur son lit d’hôpital à Neuilly-Sur-Seine. Trois jours plus tôt, la belle brune avait été sauvagement battue par son compagnon, Bertrand Cantat. S’il était de notoriété publique que le leader du groupe Noir Désir avait une part d’obscurité, personne n’aurait deviné qu’il puisse aller aussi loin… Malheureusement, le cas de Marie Trintignant est très loin d’être isolé. En France, selon les derniers chiffres du Ministère de l’Intérieur, une femme meurt sous les coups de son partenaire tous les deux jours et demi. Parfois, aimer tue… Littéralement.


Le 14 février, les personnes abusives revêtiront leurs plus beaux masques faciaux. Quel meilleur jour que la Saint-Valentin pour dire non aux violences infligées sous couvert de l’amour ? Que les roses, les chocolats et les paroles mielleuses ne fassent pas oublier aux femmes les bleus et les humérus brisés…


Une femme meurt sous les coups de son partenaire tous les deux jours et demi.

Se présentant sous la forme d’un cadenas mesurant 100 cm x 80 cm, l’œuvre "aimer tue" est un cri du cœur.

Mesdemoiselles, mesdames, n’attendez pas un lever de soleil qui ne viendra jamais. Au-travers de leur slogan "Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Stop Waiting For Friday !", les frères à l’origine de Mr Cute invitent à reprendre le contrôle de sa vie. Pour les femmes victimes de violence conjugale, le message véhiculé par "aimer tue" est clair : quittez-le au risque de connaître le destin tragique de Marie Trintignant.

Il est possible de faire l’acquisition du cadenas "aimer tue" sur le site internet mr-cute.com.


Dernière mise à jour : 23 févr. 2021

Banksy dit de lui qu’il est l’un des artistes les plus talentueux que la planète ait jamais porté. Quand il est en proie aux doutes, l’artiste Anglais se demande : "que ferait Blek Le Rat à ma place ?"


Blek Le Rat n’est pas un graffeur comme les autres…


Malgré sa nature timorée, il n’a pas peur de s’engager pour les causes qui lui tiennent à cœur.

Quand la journaliste Florence Aubenas est tombée entre les mains des terroristes Irakiens, Blek Le Rat a inondé la ville de Paris de centaines de portraits de soutien. Quand le collectif Vive La Peinture (VLP) a décidé de se battre pour la reconnaissance de l’art urbain, il a répondu présent.

Blek Le Rat est l’un de ces artistes dont le visage est peu familier mais dont les œuvres sont connues de tous. Prêt à entrer dans la taverne de ce rongeur rusé ? Attention, vous n’en sortirez pas indemne…



Une enfance dans un milieu collet monté

En 1951, la famille Prou accueille un petit garçon : Xavier. À ce moment, personne ne se doute que le garçonnet deviendra un jour Blek Le Rat… Il est même fort probable que nul n’aurait pensé que Xavier Prou entamerait une carrière de graffeur.

Sa mère, fille de Diplomate, est une femme gracieuse qui lui apprend à bien se comporter en société. Son père, un architecte avant-gardiste, lui transmettra l’amour du beau, des arts et des cultures étrangères.

En 1972, Xavier Prou marche dans les pas de son père en entamant des études d’architecture à l’école des Beaux-Arts. Pendant son temps libre, il est un habitué de l’atelier de gravure "Lucien Couteaud" et du centre de lithographie "atelier Dayez".

Au bout de quatre ans d’étude, il obtient son Diplôme Supérieur d’Arts Plastiques (DSAP), lequel le pousse à entamer un cursus l'unité pédagogique d'architecture 6 "Paris La Villette".

Sur le papier, le parcours académique de Xavier Prou est indéniablement brillant. Cependant, force est de constater qu’il ne laisse pas transparaître sa métamorphose en Blek Le Rat. Pour remonter aux origines de l’artiste, il faut faire machine arrière en 1971 lors d’un voyage inoubliable dans la cité qui ne dort jamais…


1971 : bienvenue dans la grande pomme

New-York. 1971. Au détour d’une ruelle, Xavier Prou aperçoit une multitude de graffitis. Sauvages, ils ne s’excusent pas d’être là… Engagés, ils dépeignent la réalité de ceux qui les ont dessinés…

Dans le métro, sur les terrains de basket, sur les immeubles des districts, les graffitis dessinés au marqueur s’affichent sans vergogne. Sur ces murs aux mille et un visages, Xavier Prou découvre différentes facettes du graffiti.

Tantôt prenant la forme d’une signature surmontée de couronnes, tantôt se représentant sous forme de lettrages, ces tags transporteront le jeune Xavier Prou dans d’autres univers. Volutes, multicolores, les créations de ces jeunes talents séduisent le jeune Français.

Certes, en 1968, un vent de revendications sociopolitiques avait soufflé sur Paris. Sur les murs de la Ville Lumière, des dessins s’affichaient timidement mais l’effervescence française était loin d’égaler celle des États-Unis.

Le jour où Xavier Prou a croisé ces illustrations, la graine du graffiti a été planté dans son esprit. Elle mettra dix ans à germer…


Photo author : Kevin Collins from Palo Alto, US

Description : Xavier Prou (Blek le Rat) signing his books (November 20, 2011)

1981 : la naissance du collectif Blek


En 1980, Xavier Prou est rompu aux techniques d’architecture. Grâce à son cursus et à des formations complémentaires, il maîtrise aussi bien les techniques de l’eau-forte que la lithographie et la sérigraphie.

Au cours de cette année, il décide d’aider l’un de ses amis proches, Gérard, à gérer un terrain d’aventure à destination des enfants. Fascinés par la peinture, les bambins amenaient régulièrement des pots de peinture sur le site, pour le plus grand bonheur des organisateurs.

À chacun de leurs passages, les murs arboraient un nouveau visage. Comme s’il s’était agi d’un cycle éternel, les graphiques allaient et venaient au rythme des envies des tout-petits. Spectateurs de la scène, Gérard et Xavier se rappelèrent de leur amour du graffiti…

En 1981, les deux amis décidèrent de passer à l’action. Leur cible ? Un immeuble en ruines du 14e arrondissement, rue des Thermopyles. Ce fût un échec retentissant. Loin de baisser les bras, Xavier Prou eût une idée : se servir d’un pochoir pour exprimer leur art.

Une fois la technique trouvée, le duo de fripons décida de se donner un nom : Blek, en hommage à un protagoniste de la série Blek Le roc.

Pendant deux ans, les deux amis peignent des fresques sur les murs des 14e et 18e arrondissements. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.


1983 : Blek Le Rat prend son envol

Suite à des événements indépendants de sa volonté, Gérard quitte le groupe. Resté seul, Xavier Prou se donne le surnom qui lui colle encore à la peau aujourd’hui : Blek Le Rat.

Pour rester motivé, le jeune artiste se lance un défi : créer un homme grandeur nature.

En mars 1983, le journal Libération lui sert un modèle sur un plateau. À la une du journal, figure un vieil Irlandais portant un béret se dresse droit comme un piquet. L’énergie qui émane de lui convint immédiatement Blek Le Rat. Il le reproduira sur les murs d’une dizaine de villes françaises.

Buster Keaton, Charlot le vieux… Médias et populations l’affublent de surnoms tous plus originaux les uns que les autres.

Ravi par ce succès, Blek Le Rat créera d’autres personnages emblématiques tels que Tom Waits, le garçon en culotte courte, Andy Warhol et la femme en porte-jarretelles. Il reprendra aussi des œuvres célèbres telles que la Vénus de Milo.

En 1984, il est ravi de trouver les graffitis de Marie Rouffet et de Surface Active à côté des siens. Un mouvement est en train de naître…


De 1991 à aujourd’hui : les montages russes de l’artiste

Été 1991. Alors qu’il peint au pochoir sur l’un des murs des Champs-Élysées, Blek Le Rat est arrêté par la police municipale. Poursuivi en justice, il sera coupable de dégradation de biens appartenant à autrui et devra payer une amende considérable.

Blessé dans sa chair, l’artiste décide de ne plus peindre à même les murs. À compter de cette date, Blek Le Rat peindra sur des affiches, lesquelles seront ensuite appliquées au mur. Pire encore… Il cesse d’exposer dans les galeries jusqu’en 2001.

Pour ses fans, c’est le choc. En effet, nombreux étaient ceux qui prenaient plaisir à admirer les œuvres de Blek Le Rat lors d’expositions.

Avant son arrestation, le graffeur avait été mis en avant dans la galerie Loft, la galerie "Jean Paul Christophe" puis à la galerie Sanguine. En 1985, il avait pris part au premier rassemblement de graffiti et d’art urbain aux côtés d’autres grands noms du street art tels que Miss.Tic et Futura 200.

À compter de 2001, Xavier Prou remonte en selle. Dès lors, il expose à la galerie Jurgen Grosse (Berlin) et est mis en avant dans le musée du Graffiti à Paris, L'Aérosol, Maquis-art Hall of Fame13 et à l'exposition "Conquête urbaine" au Musée des Beaux-Arts de Calais en 2019.

Citoyen du monde, Blek Le Rat a laissé ses empreintes dans de nombreux pays. Peut-être tomberez-vous sur l’un de ses graffitis lors de votre prochain voyage à Berlin…

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