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Dernière mise à jour : 10 févr. 2021

Un voyage à Paris serait-il complet sans un passage sur le Pont des Arts? Depuis des décennies, les amoureux de tous bords profitent de leur passage dans la Ville Lumière pour sceller les liens qui les unissent.


Sur un cadenas, ils inscrivent leurs noms avant de jeter la clé dans les eaux ondulant en dessous.

Sur un cadenas métallique, les tourtereaux vont graver leur prénom. Main dans la main, ils fixent alors l’objet sur les grilles de la barricade. Afin d’être sûrs que rien ni personne ne viendra compromettre leurs intentions, ils envoient la clé dans les profondeurs fluviales.

Dans les grandes villes telles que Paris ou Rome, la tradition des cadenas d’amour est désormais bien implantée. Paradoxalement, peu de ses adeptes sont en mesure de dire quand tout cela a commencé…


Découvrez lors de vos promenades dans Paris les fameux "Mr Cute Love Padlocks" !

Les origines du cadenas d’amour

Les systèmes d’antivol n’ont pas toujours été associés à l’amour fusionnel. De fait, il fût une période où les cadenas ne servaient qu’à sceller des voies d’entrée.

Pour retrouver les origines du cadenas d’amour, il faut se rendre en Serbie, plus précisément à Vrnjacka Banja, dans le district de Raška. Dans ce village qui semble tout droit sorti d’un des poèmes d’Isidora Sekulić, les amoureux ont une façon bien particulière d’implorer l’aide des dieux…

Depuis des siècles, les fiancés se rendent sur le pont annexe à la cité, le Most Ljubavi, pour y sceller leur amour. Sur un cadenas, ils inscrivent leurs noms avant de jeter la clé dans les eaux ondulant en dessous.

D’après de nombreux auteurs, le pont Most Ljubavi serait le lieu de naissance de la tradition des cadenas d’amour. Popularisée par le texte Molitva za ljubav de la poétesse Desanka Maksimovic, cette pratique est désormais connue de tous.

En Europe de l’ouest, il faudra attendre le XXe siècle pour que le phénomène prenne véritablement de l’ampleur.


Malheureusement, rares sont les communes qui voient le rituel du cadenas d’amour d’un bon œil…

En 1992, l’Italien Federico Moccia décrit ce ballet amoureux dans un ouvrage intitulé Trois mètres au-dessus du ciel. Adapté pour la télévision en 2004, il mettra en lumière cette pratique romantique qui fait les beaux jours des amoureux du Pont Milvius. Deux ans plus tard, son deuxième roman J'ai envie de toi (Ho voglia di te) immortalisera à jamais ce phénomène.

Seulement voilà… Rares sont les hypothèses qui font l’unanimité. La genèse des cadenas d’amour ne fait pas exception à la règle.

Pour une partie de tranche de la population, les cadenas d’amour sont nés dans les années 1980 à Pecs, en Hongrie. Dans cette bourgade, la cathédrale n’est distante de la mosquée locale que de quelques mètres. Entre les deux édifices religieux, se trouve une grille de fer sur laquelle pullulent des cadenas d’amour.

Une autre assomption serait que la tradition serait originaire de Cologne, en Allemagne. À quelques pas de la gare, le pont Hohenzollern enjambe le Rhin. Sur ces barreaux en fer forgé, le passant peut apercevoir des centaines de cadenas dont les clés reposent au fond du fleuve…


Mr Cute Love padlock "Roméo & Juliette"

Mode d’emploi du cadenas d’amour

Séduit par le concept ? Désireux d’avoir votre propre cadenas d’amour ? Consacrer les liens qui vous unissent est un vrai jeu d’enfant d’autant plus que rien ne vous oblige à vous rendre à Paris.

Bien que le Pont des Arts (Paris, France), le Pont Milvius (Rome, Italie) et le pont de Luzhkov (Moscou, Russie) soient adulés par les amoureux, rien ne vous oblige à vous y rendre. De fait, il est possible d’accrocher un cadenas d’amour sur un arbre, un réverbère ou dans n’importe quel lieu qui revêt une importance pour votre couple.

Une fois le lieu trouvé, il est temps de passer à la deuxième étape : trouver le cadenas idéal.

Là encore, nul besoin de chercher midi à quatorze heures. Les cadenas qui ont fait la réputation du Pont des Arts sont aisément trouvables dans les quincailleries. Pour une somme modique, vous pourrez y faire graver vos prénoms et peut-être une date particulière (rencontre, mariage, etc.).

Vous n’avez plus qu’à passer l’anse du cadenas autour d’un barreau et à la refermer. D’un geste décidé, jetez la clé dans le fleuve le plus proche en tenant votre moitié par la main. Désormais, votre couple est prêt à faire face à toutes les situations. Votre cadenas d’amour ne bougera pas d’un pouce à moins que les autorités administratives n’en décident autrement…


Cadenas d’amour et municipalités : un bras de fer qui s’éternise

Malheureusement, rares sont les communes qui voient le rituel du cadenas d’amour d’un bon œil… Pour les amoureux, ce n’est qu’une pratique sans danger et particulièrement romantique. Pour les municipalités, c’est une épée de Damoclès qui met à mal l’intégrité des biens publics.


Paris : la ville de l’amour mais pas que…

Bien que la capitale française ne soit pas à l’origine de cette tradition, elle est rapidement devenue l’épicentre de ce phénomène. À compter de 2008, le Pont des Arts se pare de multiples cadenas sur lesquels figurent les prénoms des amoureux transis. Par la suite, le pont de l’archevêché et la passerelle Simone-de-Beauvoir sont aussi touchés par le phénomène.

Malheureusement, pour les infrastructures, porter le poids de tous ces éléments n’est pas de tout repos… Le 4 juin 2014, sous l’effet de toute cette masse, un pan entier de la grille tombe, manquant de blesser les touristes et les badauds.

Suite à cet incident, la mairie de Paris prend les taureaux par les cornes. En début 2015, elle retire toutes les grilles portant les cadenas d’amour et les remplace par des panneaux en verre. En tout, ce ne sont pas moins de 70 tonnes qui sont ainsi retirés. Pour les amoureux, c’est la douche froide…

À noter que les grilles du Pont des Arts ont été vendues aux enchères le 13 mai 2017. En tout, elles ont rapporté 250 000 €, lesquels ont été reversés aux associations Solipam, l'Armée du Salut et Emmaüs Solidarité.

Néanmoins, cette opération n’a pas découragé les tourtereaux. Désormais, c’est sur le Pont Neuf que les couples immortalisent leurs liens au grand dam de la municipalité. Peut-être cette dernière gagnerait-elle à s’inspirer des stratégies russes…



Moscou : la capitale des arbres d’amour

Pour préserver le patrimoine national sans pour autant entraver la fougue des amoureux, l’administration russe a eût une idée de génie.

Sur le pont Loujkov, la mairie a installé des arbres métalliques afin d’accueillir les cadenas de l’amour. Ce faisant, les grilles du pont n’ont pas à jouer ce rôle. Sur le plan esthétique, les arbres d’amour sont très vite devenus des attractions à part entière.

Très vite, cette stratégie a été adoptée par d’autres pays. En Italie, le maire Walter Veltroni rend illégal l’accrochage de cadenas d’amour sur les biens publics. Ceux qui ne respectent pas la loi sont contraints à payer une amende de 50 €.

Cependant, afin que les amoureux ne soient pas désemparés, la ville installa des poteaux sur lesquels ils peuvent accrocher leurs cadenas.

Dernière mise à jour : 23 févr. 2021


Depuis des siècles, les artistes engagés nous rappellent que l'art ne saurait être réduit à une simple vocation esthétique. Qu'ils soient peintres, sculpteurs, plasticiens, street artists, acteurs ou même écrivains, les artistes de ce monde ont toujours eu de cesse d'utiliser leur art, leur notoriété, et leur support de prédilection pour exprimer la voix du peuple, faire passer un message, prendre part au débat sur le rôle de l'être humain dans la société. Bref, pour s'engager dans des causes qui leur semblent justes et nécessaires.

"Aimer tue ! " Mr Cute

Ainsi, à travers leur art, les Niki de Saint-Phalle, les Picasso, les Jean de la Fontaine, les Banksy, les Miss Tic et bien d'autres, nous poussent à réfléchir sur nous-même, la place que nous occupons dans ce monde, mais aussi le rôle que nous avons à y jouer. Dans la lignée de ces artistes engagés et ô combien talentueux qui cherchent à bouleverser l'ordre établi, le duo d'artistes plasticiens Mr Cute se plaît à explorer des thèmes qui l'interpellent particulièrement, avec des créations drôles, colorées, mais aussi volontairement provocantes.


La violence faite aux femmes, la lutte contre les discriminations, la pédophilie, les maladies orphelines (dont souffre l'un des deux membres du duo), les sujets ne manquent pas pour les deux frères et artistes, particulièrement sensibles à la question du « vivre pleinement et sans regret », comme ils aiment eux-mêmes à le rappeler.


Alors, quelle est la place de l'art engagé dans la société d'aujourd'hui ? Et comment Mr Cute s'inscrit-il dans ce courant qui dénonce, provoque, et parfois transgresse pour la bonne cause ?


L'ART ENGAGÉ, À TRAVERS LES ÂGES.


Qu'on le veuille ou non, l'art a toujours été le vecteur des émotions, des pensées et des prises de position personnelles de l'artiste. À travers son œuvre – un roman, une peinture, une sculpture, un graffiti, une pièce de théâtre, une photographie, … – l'artiste s'exprime, dénonce, amuse, provoque, choque aussi. Quoi qu'il en soit, il ne se positionne plus comme simple spectateur du monde qui nous entoure, mais comme porte-parole d'une cause qui lui tient à cœur. Il s'interroge, pour que nous nous interrogions. Il dénonce, pour que nous dénoncions. Il s'engage, pour que nous nous engagions à notre tour.


L'art, indispensable aux progrès de la société, est donc un formidable moyen de bouleverser l'ordre naturel des choses, pour nous mettre face à nos propres contradictions et faire avancer le monde dans la bonne direction.


Dès l'Antiquité grecque, les dramaturges Sophocle et Euripide s'interrogeaient, à travers leurs pièces de théâtre, sur la place de l'homme dans la société. Au fil des siècles, des pouvoirs politiques, des guerres, et des avancées de la société, l'art engagé a pris de plus de sens, en se saisissant d'une cause, d'une idéologie, ou encore d'un sujet d'actualité pour s'exprimer et s'insurger. Ce fut Jean de la Fontaine, par exemple, qui a travers ses fables « enfantines », dénonce la société corrompue autour du Roi Louis XIV ; ou encore Victor Hugo, fervent défenseur des libertés individuelles, qui s'oppose ouvertement, dans des ouvrages comme Napoléon Le Petit, Les Châtiments, ou encore Le Dernier Jour d'un Condamné – pour ne citer que ceux-là, à l'empereur Napoléon III et à la peine de mort encore en vigueur.


La guerre, justement, expression de la dictature des puissants et de l'oppression des peuples ; de nombreux artistes engagés se sont servi de leur plume, de leur voix, ou de leur pinceau pour en dénoncer les horreurs. Dans Les joueurs de skat, La Guerre, ou encore Les Gueules Cassées, qui représentent des figures mutilées et ravagées par la guerre, le peintre allemand Otto Dix utilise son art comme un moyen de dénonciation, mais aussi un exutoire. Lui-même a été traumatisé par ce qu'il a vécu dans les tranchées. Picasso, de son côté, dans Guernica, nous livre une critique acerbe de la violence faite aux peuples et des dictatures européennes.


Plus récemment, l'art engagé s'exprime également à travers de nouvelles formes, plus modernes, dont les arts plastiques et le street art font partie. Qu'il s'agisse des objets du quotidien ou des figures-clés de la société, avec Andy Warhol, Niki de Saint-Phalle, et Mr Cute, ou encore de l'espace public, et des murs des grandes villes du monde, avec Banksy, Shepard Fairey, Combo, ou Miss Tic, tous prennent désormais vie entre les mains d'artistes qui n'ont pas froid aux yeux pour dénoncer les injustices de ce monde. De la société de consommation au pouvoir absolu de la politique, en passant par les discriminations de genre, le racisme, l'homophobie, les violences faites aux femmes, la faim dans le monde, ou encore le respect de l'environnement, les sujets d'indignation sont nombreux et variés.


FAUT-IL SÉPARER L'HOMME DE L'ARTISTE ?


Mickael Jackson, Roman Polanski, Woody Allen, Harvey Weinstein, ..., à chaque scandale mettant en lumière les comportements déviants des grands de ce monde, la question revient : peut-on véritablement continuer à apprécier les films/disques produits par ces individus coupables – ou soupçonnés – de faits légalement et moralement répréhensibles ? L’œuvre échappe-t-elle aux polémiques générées par son créateur ? En d'autres termes, l’œuvre est-elle capable de dépasser l'artiste pour entre dans une dimension supérieure ?


La tentation est grande d'évincer définitivement les éléments « perturbateurs » de la vie publique, tant les faits reprochés semblent contraire aux valeurs éthiques et morales de la société actuelle. Les boycotter, c'est s'indigner, c'est refuser de cautionner et de nourrir un modèle patriarcal qui voit la femme et/ou l'enfant comme un objet de désir sexuel. Après tout, consommer la création de ces individus au comportement condamnable, n'est-ce pas être partie prenante ? Lorsque que nous nous surprenons à danser et/ou chanter sur Beat it ou Thriller de Mickael Jackson, sommes-nous complice des actes immoraux de la pop-star américaine?


Et pourtant, si la question de la relation entre l’œuvre et l'artiste se pose, c'est que la réponse est loin d'être évidente. Malgré les actes de son réalisateur, Le Pianiste n'en reste-t-il pas moins un chef d’œuvre du cinéma contemporain ? D'un point de vue purement artistique, ne peut-on pas considérer la création en tant que telle, libre et puissante, plutôt que de l'associer systématiquement à la personne qui en est à l'origine ?


Ce débat sans fin – et certainement sans réponse –, Mr Cute s'en saisit avec brio. Sans cautionner ni prendre parti, le duo d'artistes plasticiens détourne, à sa façon, l'image iconique du Roi de la Pop pour dénoncer les violences faites aux enfants et la pédophilie. Drôle, un poil provocant, le résultat est une série de panneaux « sens interdit », colorés et relookés dans l'esprit street art, représentant Mickael Jackson avec une inscription grinçante « Attention ! Ne mets pas tes mains dans Mickael, tu risques de te faire pincer très fort », directement inspirée des avertissements bien connu du métro parisien.


ET DIEU CRÉA LA FEMME...


Les violences faites aux enfants ne sont pas le seul cheval de bataille du duo Mr Cute. Parfaitement conscient des inégalités de genres encore présentes dans la société, les deux artistes se sont également engagés dans le mouvement en faveur des femmes, à travers des campagnes d'affichage sauvage régulières dans les grandes villes du monde entier.


Il n'est pas rare de voir des artistes de tous horizons dénoncer les inégalités hommes-femmes persistantes, la vision simpliste de la femme comme objet sexuel, et la société patriarcale qui subsiste encore de nos jours dans notre société. Citons, entre autres, l'illustre Niki de Saint-Phalle, et ses créations ouvertement féministes, Miss Tic, pionnière du street art en France, et ses représentations de la femme fatale sur les murs de Paris, Panmela Castro, graffeuse brésilienne qui a fait sienne la devise « Women's rights are human rights », ou encore Lady Aiko, promesse du street art japonais, dont les œuvres mettent à l'honneur des femmes libres, puissantes, et glamour. Cela dit, alors que l'immense majorité des artistes défendant les droits des femmes sont, elles-même, des femmes, le mouvement artistique actuel en faveur des femmes manque cruellement de représentants masculins. Dans ce cadre, Mr Cute s'impose comme l'un des rares duos d'artistes masculins à prôner ouvertement l'émancipation et la liberté pour les femmes.


Pour cela, ils mettent à l'honneur des personnalités féminines fortes et influentes, plus ou moins connues et/ou médiatisées, parmi lesquelles Wangari Maathai, surnommée « la femme qui plantait des arbres », 1ère femme noire africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix (2004) et figure-clé du mouvement écoféministe au Kenya. Les deux frères rendent également hommage à la femme moderne, libre, affranchie, et indépendante, à travers une série d'affichages intitulée « Ni Dieu, Ni Mec».


Mais le combat pour les femmes de Mr Cute ne s'arrête pas là. Ainsi, dans une campagne d'affichage sauvage organisée à l'occasion du premier confinement, le duo de plasticiens n'hésite pas à dénoncer les violences faites aux femmes en placardant des panneaux et des cadenas dans les rues de Paris, à l'effigie d'un couple d'artistes tristement célèbre, Marie Trintignant et Bertrand Cantat. L'inscription « Loving Kills » ou « Aimer Tue » qui accompagne les œuvres fait évidemment allusion à l'assassinat de l'actrice par son compagnon en 2003.

L'explosion des violences intrafamiliale sont intolérable et insupportable ! Mr Cute

LES OPÉRATIONS CADENAS, SYMBOLE DES CAUSES JUSTES


Les causes à dénoncer et/ou pour lesquelles s'indigner sont nombreuses, et Mr Cute le sait. Outre leur engagement contre la pédophilie et les violences faites aux femmes, les deux frères s'unissent également à d'autres (nobles) causes, chères à leurs yeux.


Ainsi, sur le modèle des cadenas exposés sur les ponts de Paris, dénonçant le triste pouvoir de l'amour (Loving Kills), le duo d'artistes se plaît, au gré de ses voyages, à disséminer des cadenas grand format dans les rues des villes qu'ils traversent – Luxembourg, Madrid, Paris, Rennes, …. Des créations hautes en couleur, ornées de la signature pop-art caractéristique de Mr Cute, qui dénoncent sans tabou les injustices de ce monde, s'insurgent contre des faits d'actualité, ou encore mettent à l'honneur des causes justes et nécessaires.



C'est le cas, notamment, de l'opération cadenas réalisée en hommage à l'activiste homosexuel camerounais Roger Jean-Claude Mbede, condamné pour son orientation sexuelle et mort suite aux conditions de détention désastreuses, dans un pays où l'homosexualité est un délit passible de prison. L'art engagé, ici, prend encore plus de sens pour dénoncer les visions arriéristes de la société et tenter de bouleverser l'ordre établi.


Autre cause chère au cœur de Mr Cute, le soutien à la recherche pour les pathologies orphelines, et notamment la leucodystrophie – une maladie dégénérative, progressivement invalidante, dont souffre l'un des membres du duo. Là encore, les deux frères se sont lancés dans une campagne d'accrochage de cadenas grand format à l'effigie de Zinedine Zidane, le parrain d'honneur de l'association ELA qui lutte contre la leucodystrophie. Nouvelle preuve, s'il en est, que les artistes engagés ont bien un rôle à jouer pour faire de la société un monde meilleur.



Dernière mise à jour : 18 mars 2021


Le mercredi 2 septembre 1987, TF1 lance sa première émission jeunesse en direct. Le

stress est palpable en coulisses. La bande-son démarre alors que l’animatrice vedette,

Dorothée, n’est pas arrivée sur scène. “C’est du direct ! “.

Fraîchement débauchée d’Antenne 2, celle qui deviendra l’idole de toute une génération

improvise et reprend l'émission en mains.

C’est ainsi que commence l’incroyable aventure du Club Dorothée, qui durera 10 ans.

Chaque semaine, ce sont des heures et des heures d’émission pour des records d’audience

à ce jour jamais égalés.

Avant l’école, après l’école, le mercredi, le samedi, le dimanche… Impossible d’y échapper.


Le Club Do’ est partout.

Aujourd’hui encore le Club Dorothée compte de nombreux fans. Quel quarantenaire ne se

souvient pas avec nostalgie de ces après-midis passés devant le petit écran ? Qui peut

résister à l’envie de chanter les génériques de Capitaine Flam ou Bioman ?

Alors ? Prêt pour un petit retour en enfance?


« C’est toujours les vacances au Club Dorothée »

Et pourtant, il y a du monde qui travaille, dans les studios de la Plaine Saint-Denis !

Pendant la période la plus faste, ce sont près de 3 000 personnes qui s’affairent pour monter

un programme de qualité.


Le Club des 5


Dorothée

Dorothée, pseudonyme de Frédérique Hoschedé, est une jeune actrice, repérée en 1978

par Jacqueline Joubert qui lui propose la présentation d’une émission pour enfants, Récré

A2.

Pendant cette période, elle commence à connaître le succès avec ses chansons (elle fait

même L’Olympia en 1981 ! ).

9 ans plus tard, TF1 l’invite à devenir sa directrice de l’unité de programmes jeunesse. Elle

accepte le poste et crée le Club Dorothée.


Ariane

Ariane Carletti est également actrice. Jacqueline Joubert est charmée par son caractère

pétillant. C’est ainsi qu’Ariane rejoint l’équipe de Récré A2 pour remplacer Dorothée, alors

appelée sur le tournage d’un film. Elle devient son amie et la suit sur TF1.


Jacky

Jacky, de son vrai nom Jacques Jakubowicz, quitte aussi Antenne 2 pour TF1. Après avoir

animé des émissions musicales, ce trublion rejoint Dorothée à la présentation du Club

Dorothée. Son Jacky Show en sera l’un des rendez-vous incontournables.


Corbier

Chansonnier de vocation, Alain François Roux se fait appeler Corbier. Lui aussi fait partie de

l’équipe Récré A2, dans laquelle il chante pour faire rire les enfants. Il garde sa guitare pour

suivre Dorothée (et son fameux nez ! ) et devenir co-animateur du Club Do’.


Pat

Connu, entre autres, pour être le premier « speakerin » en France, Patrick Simpson Jones

est aussi journaliste et présentateur de jeux télés. Ami de Dorothée, il intègre l’équipe de

joyeux animateurs dès 1987.



Une équipe bien entourée

Sur scène

Jouant en live chaque mercredi pour accompagner Dorothée, Les Musclés deviennent vite

très populaires. Ils ont d’ailleurs droit à leur propre sitcom.

Les choristes Martine et Francine, ainsi que les danseurs de la troupe Windo’s, assurent

aussi le spectacle dans ce grand show hebdomadaire.

Et si on ne voit jamais Olivier Martial Thieffin, il est pourtant bien présent ! Il est Monsieur

Cadeau, la voix off de l’émission.

Dans les coulisses

Bien sûr, le Club Do’ n’existerait pas sans le duo Jean-Luc Azoulay / Claude Berda. Avec

leur société AB Productions, les 2 hommes créent ce nouveau concept d’émission qui

deviendra un carton !

Jean-Luc Azoulay est partout ! Sous son pseudonyme Jean-François Porry, il écrit des

chansons pour Dorothée, les scénarios des sitcoms qu’ils produisent…

En régie, les manettes du Club Dorothée passent entre les mains de 12 réalisateurs

différents au cours de ces 10 années.

Parmi eux, le plus connu est sans nul doute Pat Le Guen !


En plateau

Destiné aux enfants, le programme s’attache à intégrer des séquences éducatives.

Le Dr Klein vient parler des animaux, Michel Chevalet rend la science plus accessible,

tandis que Gérard Majax étonne avec ses tours de magie.

« On a de la chance, on est tous invités »

Le Club Dorothée, c’est près de 30 heures d’émission par semaine !

Le mercredi, l’équipe enchaîne jusqu’à 6 heures de programmes en direct.

Si le contenu a évolué au fil des années, beaucoup de souvenirs communs sont encore

dans les mémoires.



Les dessins animés

Jem, Jayce, Actarus et les autres...

Au début, TF1 rediffuse des dessins animés rachetés à Antenne 2. Candy et Goldorak

débarquent ensemble sur la première chaîne, accompagnés des Minipouss, du Capitaine

Flam, de Jayce et les conquérants de la lumière…

Elle n’a pas d’autres choix car Silvio Berlusconi, alors patron de La Cinq, a fait main basse

sur toutes les nouveautés de France et d’Europe.


Le virage

Tout change à la rentrée 1988 ! AB Productions profitent des tarifs très accessibles des

dessins animés japonais pour se constituer un stock de programmes originaux.

Ces nouveautés connaissent un succès fulgurant, et contribuent au triomphe du Club Do’

sur ses concurrents !

Les postes de télé sont alors submergés par la « Japanimation ». Dragon Ball, Les

Chevaliers du Zodiaque, Sailor Moon… Voilà les nouveaux chouchous des enfants.

La loi des séries


Pour les petits… et les grands !

Entre les dessins animés se glissent aussi quelques séries américaines que l’on peut

regarder en famille.

Comment résister à l’espièglerie de Punky Brewster, aux facéties de Arnold et Willy ou au

regard exaspéré du papa dans Huit ça suffit ?

Oui, certains parents succombent eux aussi au charme de ces histoires pleines de moralité

et de bons sentiments.


Nouvelles stars

AB Productions amorce une petite révolution dans le paysage audiovisuel avec les

premières sitcoms françaises.

Tout commence en 1991 avec Premiers baisers. Un an plus tard, Hélène et les garçons et

Le miel et les abeilles voient le jour. Et ce n’est que le début… Guillaume Canet, Alice

Taglioni, Alexandra Lamy et quelques autres y ont fait leurs premiers pas !

Un vrai show en live !



Des chanteurs de tous horizons

Certaines vedettes des sitcoms ajoutent une corde à leur arc en se lançant dans la chanson.

Jean-Luc Azoulay leur écrit des paroles assez simples, mais entêtantes. Et ça fonctionne !

Christophe Rippert, Anthony Dupray ou encore Hélène Rollès poussent la chansonnette aux

côtés de Dorothée (qui continue de vendre des millions de disques ! ).

Les amis de la chanteuse sont aussi conviés à la rejoindre pour ces concerts du mercredi.

Carlos, parrain de l’émission, Indra, Benny B, Jeanne Mas… Tous viennent profiter de

l’exposition médiatique offerte par le Club Dorothée.

Ils ne sont pas les seuls ! Des stars internationales comme Ray Charles, Haddaway, Paula

Abdul ou le groupe Wet Wet Wet viennent chanter en France, chez Dorothée !


Des invités prestigieux

Quel est le point commun entre François Mitterrand, Soeur Emmanuelle, Charles Aznavour

et Albert Uderzo ? Ils ont tous accepté l’invitation du Club Dorothée ! Et cette liste n’est pas

exhaustive.

Le 14 décembre 1988, le spationaute Jean-Loup Chrétien participe à l’émission depuis sa

station spatiale. Il communique en triplex avec le plateau de l’émission et la scène de Bercy

sur laquelle Dorothée est en train de chanter. Un exploit pour l’époque !

« Du lundi au dimanche »

Émission de tous les records, le Club Dorothée a eu son lot de détracteurs. Si aujourd’hui on

ne retient que les bons côtés, le vent des critiques a souvent soufflé fort…

La polémique

Dès les premières diffusions, les dessins animés japonais sont dans le collimateur de

journalistes, d’associations de parents et de personnalités politiques. Ils s’unissent

régulièrement face à un contenu qu’ils jugent trop violent ou non adapté au jeune public.

Qu’il s’agisse de Ken le survivant, les Chevaliers du Zodiaque ou encore Dragon Ball Z, le

CSA exige des modifications.

En 1993, représentée en Jeanne d’Arc sur la une de VSD, Dorothée monte au créneau et

répond aux objections dans une longue interview. Le titre du magazine ? « Faut-il brûler

Dorothée ? » !


AB ROAD by Mr Cute

Des chiffres impressionnants

Pendant 10 ans, plus d’un enfant sur 2 regarde le Club Dorothée, diffusé jusqu’à 40h par

semaine pendant les vacances.

L’émission atteint en moyenne 68% de part d’audience, avec un pic à 86% lors d’un prime !

Certes, il n’y avait que 6 ou 7 chaînes. Mais quoi qu’il en soit, ce score pour une émission de

télé reste invaincu à ce jour.


Le 30 août 1997, le Club Dorothée ferme ses portes après une dernière émission. Avec lui,

c’est tout un concept qui disparaît. Ce sont des amis qui nous quittent, laissant derrière eux

un sentiment de vide…

Les enfants de cette époque sont devenus adultes. Pourtant, ils gardent encore en eux un

profond attachement à ce programme qui les a accompagnés toute leur enfance. Comment

l’expliquer ?

La regrettée Ariane a donné la réponse dans une interview pour le site belge DH :

« Parce qu’on a tenu 10 ans. Et 10 ans, dans la vie d’un gamin, c’est énorme ! ».



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