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La formidable histoire du STREET ART

Dernière mise à jour : 28 janv. 2021

Porté par ses précurseurs, Cool Earl, Frank 207 ou Ernest Pignon-Ernest, mais aussi ses illustres contemporains, Banksy ou Shepard Fairey, le street art est un mode d'expression à part entière, à mi-chemin entre provocation et émotion, qui vise à bouleverser l'espace public urbain pour s'exprimer et envoyer un message au plus grand nombre. Qu'il soit purement décoratif, poétique, ou résolument engagé, le street art se distingue notamment par la variété des techniques et supports utilisés, laissé(e)s à la seule imagination de l'artiste. La rue pour seul terrain de jeu, en quelque sorte.


Alors, quelles sont les origines exactes du street art ? À quoi sert-il ? Et surtout, qui incarne encore le street art aujourd'hui?

Malgré une histoire relativement récente, que l'on situe autour des années 60, aux États-Unis, le street art, aussi appelé art urbain, présente des origines somme toute complexes, liées à la définition-même du concept d'art. Il faut dire qu'à l'époque, l'art en tant que tel se trouvait régi par un certain nombre de règles et de protocoles strict(e)s, qui rendaient difficile l'intégration du concept d'art urbain.


En mettant volontairement de côté les peintures de la grotte de Lascaux, les hiéroglyphes égyptiens, ou encore les fresques de la Rome Antique, qui pourraient s'apparenter aux premières formes de street art – car, c'est un fait, les hommes se sont toujours exprimés sur les murs –, il faut donc remonter à la fin des années 60, dans les rues de Philadelphie (États-Unis), pour être témoin de l'appropriation pure et simple d'un lieu public au nom de l'art, avec l'apparition des premiers graffitis connus. Signés Cool Earl, ou Cornbread – un jeune garçon amoureux d'une certaine Cynthia –, ces tags correspondent aussi à la démocratisation des peintures aérosols, initialement réservées à l'industrie automobile.


Dans les années qui suivent, le street art se développe de manière simultanée en Europe et aux États-Unis, avec les précurseurs new-yorkais, comme Taki 183, Frank 207, Keith Haring, Blade One, ou Barbara 62, mais aussi des grands noms de l'art urbain français, comme Gérard Zlotykamien, Daniel Buren ou Ernest Pignon-Ernest, célèbres pour leurs dessins à l'aérosol et/ou au pochoir dans les rues de Paris. Puis, suivront des artistes de renom, avec les français Blek Le Rat et Jérôme Mesnager, les américains Bando et Jonone, ou, dans les années 90, l'indétrônable Banksy, véritable figure de proue du street art britannique.


Il faut attendre, néanmoins, le début du XXIe siècle pour assister à la véritable reconnaissance du street art en tant que tel. En 2003, l'association M.U.R (Modulable, Urbain et Réactif), qui rassemble près de 80 street artists autour des panneaux publicitaires de la Rue Oberkampf, à Paris, est créée. Puis, en 2009, c'est l'art dit « classique » qui décide de mettre à l'honneur le street art, à travers plusieurs expositions au Grand Palais ou à la Fondation Cartier. Avec la création de la Fédération de l'Art Urbain en 2018 – avec l'aval du Ministère de la Culture –, les artistes street art sont enfin reconnus à leur juste valeur.



LE STREET ART, UN MOUVEMENT ARTISTIQUE ACCESSIBLE ET POPULAIRE


Accessible à tous, familier, et extrêmement populaire, le street art est autant un mouvement artistique qu'une forme d'expression, dont l'objectif principal est de s'approprier l'espace public pour diffuser, à travers l'art, un message au plus grand nombre. Qu'il soit éphémère ou permanent, le street art regroupe ainsi différentes techniques visant à utiliser les éléments existants (une rue, un mur, un lampadaire, un banc, …) pour délivrer un message de façon percutante, volontairement provocante, choquante, ou plus poétique.


L'une des plus anciennes techniques d'expression associées au street art est sans aucun doute le graffiti, avec des artistes comme Taki 183 ou Doze Green. D'abord assimilé à du vandalisme, l'art du graffiti writing obtient progressivement ses lettres de noblesse, alors que les compositions se font elles-même plus complexes, plus élaborées et plus colorées.


C'est en 1980 que, sous l'initiative, notamment, de Blek le Rat, une autre technique, celle du pochoir, commence à faire son apparition dans les rues des grandes villes du monde entier. Grâce à son support rigide (en bois, carton, plastique, ou métal), elle permet de reproduire à l'infini, de façon simple et rapide, un dessin sur n'importe quelle surface ; une technique toujours privilégiée par l'artiste urbain le plus connu à l'heure actuelle, Banksy.


Depuis, les techniques et supports du street art ont largement évolué au gré de l'imagination des artistes urbains, pour faire de la rue un espace d'expression à part entière. Que ce soit à travers la mosaïque, les stickers – moins dégradants que la peinture aérosol –, le tape art – qui consiste en la réalisation d’œuvres avec du ruban adhésif, ou encore les installations éphémères que l'on peut trouver çà et là (citons, par exemple, les personnages encapuchonnés de Mark Jenkins ou les moulages du visage de Gregos), toutes les techniques sont bonnes, pour peu que l'on puisse attirer l’œil du passant et susciter une réaction.


LE STREET ART, UN MOUVEMENT PROFONDÉMENT ENGAGÉ


À la fois percutant, révoltant, mais aussi bienveillant et poétique, le street art est le fruit d'artistes engagés, désireux de dénoncer les injustices de ce monde et/ou d'engager une profonde réflexion sur l'état de notre société, à l'image du mystérieux et intrigant Banksy. Actif depuis les années 90, l'artiste britannique, dont la véritable identité fait encore l'objet de nombreuses spéculations, n'a de cesse d'afficher ses messages, principalement politiques et anti-capitalistes, dans les rues des plus grandes villes du monde. Ses personnages au pochoir sont tantôt des rats, des policiers, des singes, des enfants, mis en scène dans une vision satirique du monde d'aujourd'hui.


Dans un tout autre registre, l'activiste social et politique américain Shepard Fairey, largement connu sous le pseudonyme OBEY, fait lui aussi partie de ces grands street artists engagés du XXIe siècle. Influencé par Andy Warhol ou Diego Rivera, on lui doit, entre autres choses, le poster HOPE de la campagne de Barack Obama en 2018 ; une sérigraphie qui se convertira en une véritable icône politique.


Des créations engagées et résolument tournées vers le positivisme, c'est ce que revendique également le duo d'artistes plasticiens Mr Cute. En véritable épicuriens, les deux frères se plaisent à revisiter, à travers des diapositives géantes et des couvertures de magazines, les figures-clés de notre époque contemporaine, en en bouleversant volontairement les codes et espaces temporels. Un travail riche et coloré, qui offre une réflexion bienvenue sur le temps qui passe et la nostalgie de l'enfance.





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